Light

 La nuit achève enfin. Peut-être verrai-je un rayon de soleil avant d'aller dormir. Je m'agrippe à mon sac à main comme à ma vie. Comme à chaque fin de nuit. À l'intérieur mon porte feuille. À l'intérieur, le foin de mes labeurs. Quatre fellations, deux pénétrations dont une anale. Petite soirée. Sentiment mitigé entre le soulagement et le besoin d'argent. Je tourne à droite. Ça serait pas si mal si Rocco ne me prenait pas 70% de mes recettes. C'est le tarif quand tu fais une fugue de ton foyer d'accueil à quinze ans et que tu tombes sur le prince charmant de la rue Sainte-Catherine. On dirait qui a même pas de lune ce soir. Je ne vois rien dans la ruelle qui mène au squatte à Rocco. Je ne vois rien quand le « crackhead » me saute dessus pour mon cash. J'ai une poussé d'adrénaline. C'est pas la première fois. J'ai trop endurer pour tout laisser à un junkie. Mais il fait trop sombre. Je ne vois pas que le junkie a une arme. Je ne vois pas qui la pointe sur ma très prisé poitrine. Une larme coule sur ma joue quand le flash blanc illumine le canon. C'est la dernière lumière que je vit avant le noir, le noir absolue.

Un réverbère clignote soudainement et éclair la violente scène d'un banal fait divers.